Les réflexions qui nourrissent la pratique de Léa Doussière puisent dans l’anthropologie et la philosophie contemporaine du vivant. Elles naissent également d’une remise en cause de nos manières d’habiter le monde et d’agir sur lui, des préjudices environnementaux et sanitaires causés par excès d’anthropocentrisme, ainsi que d’une prise de conscience nécessaire quant à la destruction progressive d’un écosystème dont l’équilibre fragile se trouve sans cesse menacé. Sensible aux notions d’économie de production, de précarité et questionnant nos modes de consommation, l’artiste crée des assemblages traversés par les enjeux écologiques.
Ses œuvres sont construites à partir d’objets trouvés, aussi bien organiques qu’industriels, de matières premières et d’objets transformés, ou de résidus parfois intimes accumulés dans l’atelier. Par petits gestes, elle travaille l’état des matériaux et pose un regard attentif sur ce qui l’entoure, convaincue que toute connaissance, toute observation et toute expérience intime de la nature est susceptible de nous ouvrir un peu plus au monde.

(Texte de Camille Ramanana Rahary, publié en 2021 pour l’exposition: «Construire sa prétendue», au Centre d’Art de la Villa Arson, Nice)


En 2014, j’ai intègré la classe préparatoire d’arts plastiques de Digne-les-Bains avec une culture naturaliste, liée à mon histoire et à un Baccalauréat agricole et environnemental.
Diplômée en 2020 d’un DNSEP à la Villa Arson, j’ai écrit un mémoire qui définit l’écologie à travers mes expériences intimes avec le vivant et qui m’a conduit à faire des recherches autour de l’anthropologie et de la philosophie contemporaine du vivant.

J’ai participé à plusieurs expositions collectives, Transport, aux galeries Territoires partagés et le metaxu à Marseille et Toulon en 2024, Métamorphoses, à la Médiathèque Charles Nègre à Grasse en 2023-2024, Yes Please, à Monaco, 22 rue Millo (invitation de l’artiste Mouna Bakouli et de My Art Goes Boom) en 2022 et Construire sa prétendue, à la Villa Arson, (commissariat de Marie de Gaulejac) en 2021.
Une exposition personnelle Seuils Interrelactiques s’est également déroulée en 2023 via le lieu d’art le metaxu, dans l’espace public de Toulon et de la Seyne-sur-Mer.
En 2022, je bénéficiais d’une résidence de recherche, Poïétiques, dans le tiers-lieu de Sainte-Marthe à Grasse ainsi qu’en mai 2023 d’une résidence collective en Corse, à Providenza, sous la tutelle de Jagna Ciuchta.

Aujourd’hui, je vis dans le Haut-Var où je poursuis un travail en lien avec mon environnement. Ce travail s’est développé ces dernières années autour d’une grammaire végétale de manière cyclique et saisonnière, différents temps qui m’ont amenée à travailler avec toutes les parties des plantes (racines, feuilles, fleurs, bourgeons, boursoufflures...).
En générant des formes à partir des plantes, je découvre un règne immensément riche, qui a fortement impacté nos imaginaires et qui est lui-même très impacté par les changements environnementaux causés par les activités humaines.
Dans une mobilité recherchée, je souhaite approfondir un travail autour des minerais et produits pétrochimiques.